Bonjour, je me présente, je m’appelle Julie et je suis AESH. J’accompagne à ce titre une jeune fille en classe de première, Valérie, et je vous livre ce jour mon témoignage d’Accompagnante d’Elève en Situation de Handicap.

En classe de première, les établissements organisent tout au long de l’année des entrainements au baccalauréat, à l’écrit et à l’oral. Mon élève bénéficie d’adaptation, un tiers temps en l’occurrence : l’épreuve écrite dure 5 heures et 20 minutes au lieu des 4 heures pour les autres élèves. Mon rôle est d’être la secrétaire de mon élève, c’est à dire que j’écris pour elle, sous sa dictée.

La veille de l’épreuve, je me suis assurée que Valérie connaissait bien la salle où nous allions composer le lendemain. Nous échangé ensemble librement et elle a ainsi pu se préparer psychologiquement, et repérer les lieux. D’une manière générale, tous les élèves bénéficiant d’un tiers temps sont regroupés en une même salle. Le jour de l’épreuve blanche arrivé, nous sommes en vraie conditions d’examen : sac à dos mis de côté, téléphone portable éteint, montre connectée interdite, copies de bac à utiliser ect Les sujets nous sont ensuite distribués, parfois en double exemplaire, ce qui nous permet de travailler le texte chacun de notre côté. Mon aide va consister à lire le texte pour mon élève, car la lecture en autonomie peut parfois lui être difficile. Nous prenons le temps de lire, voire relire l’extrait, et ainsi s’assurer que le vocabulaire est compris. Si ce n’est pas le cas, j’essaie d’expliquer, de trouver des synonymes. Vient ensuite le choix du sujet, dissertation ou commentaire. Je lui demande si la consigne est claire, si les mots employés sont compris, quitte à reformuler. Une fois le choix du sujet arrêté, comme j’écris pour elle, nous commençons alors la prise de notes pour l’introduction, avec l’exercice difficile qui consiste à trouver une problématique ainsi que les deux ou trois axes attendus. Nous travaillons ensuite à compléter le plan avec des citations du texte, des explications et ses connaissances, de cours ou personnelles. Je veille également à ce Valérie puisse bouger librement dans la salle, se dégourdir les jambes, s’hydrater ou aller aux toilettes. Nous prenons aussi le temps d’une courte pause afin qu’elle puisse grignoter, afin de recharger ses batteries car l’épreuve est longue, en assiduité et concentration. Je sais que cet exercice lui demande un réel effort. Nous reprenons ensuite, et voyons si des passages sont à modifier, d’où de fréquentes relectures à haute voix de notre brouillon. Puis nous finissons par la conclusion où nous essayons de reprendre ce qui a été dit précédemment sans oublier de trouver une ouverture. Tout cela demande une énergie incroyable à Valérie, qui doit remobiliser ses connaissances, essayer d’organiser son propos tout en étant clair et en utilisant le vocabulaire idoine. Après une dernière relecture du brouillon, je passe alors à la rédaction/écriture sur la copie. Je relis une dernière fois à haute voix, à Valérie, ce qui lui permet de me dire s’il y a d’ultimes modifications à effectuer, et pour ma part, de vérifier mon orthographe. Nous pouvons alors rendre la copie.

Le tiers-temps lui permet de « prolonger » sa pause déjeuner (accord de la direction), les cours reprenant à 14 heures, pur se reposer et reprendre des forces.

Pour l’oral de français, Valérie bénéficie aussi d’un tiers temps : il lui permet la rédaction de notes suite au texte du programme en cours choisi par le professeur, analyser la question de grammaire donnée, et parler aussi du livre de lecture complémentaire choisi par l’élève. Selon le profil de l’élève, il est possible que la liste des textes soit réduite, elle est généralement d’une quinzaine de textes (poésie, théâtre, littérature).

Le jour de l’épreuve orale, nous sommes convoquées tôt le matin, ce qui est une bonne chose pour Valérie, sa concentration étant à son maximum. Nous avons eu la chance de tomber sur un texte qu’elle appréciait, la rédaction des notes fut donc aisée, sans « blancs ». Nous avons dû nous organiser car le temps est compté : rédaction de notes rapides , d’une introduction et d’une problématique, puis la conclusion et son ouverture. Enfin, nous nous sommes concentrées sur les axes a bien compléter. Je consultais ma montre en permanence, le temps passe très vite. Comme je rédige pour Valérie, je veille à n’utiliser que des recto de feuilles, je ne mets que quelques mots clés, j’aère au maximum et je mets des couleurs pour bien séparer les différentes parties. Nous sommes ensuite passé à la partie de l’épreuve de grammaire, et avons essayé de faire au mieux, car la question lui paraissait compliquée. Lors de l’interrogation orale, j’ai eu la possibilité de rester à ses côtés, et lui passer les feuilles au fur et à mesure afin que ses propos soient les plus justes possibles.

Voilà pour mon témoignage, j’espère qu’il convaincra de l’utilité de notre profession qui mérite d’être mieux connue et appréciée.

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